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-> DUMASRepository for students' Research Papers (Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance) Last Research Paper submitted[hal-02142873] La Société des Sciences médicales du département de la Moselle (1819-1872)(03/05/2022)
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[hal-02949600] Le concept d'acosmisme chez Hannah Arendt(30/04/2022)
« L'homme, cet être flexible, se pliant dans la société aux pensées et aux impressions des autres, est également capable de connaître sa propre nature lorsqu'on la lui montre, et d'en perdre jusqu'au sentiment lorsqu'on la lui dérobe. »
[hal-03228188] L'enfant et la philosophie : de l'enfant-fardeau à l'enfant-citoyen(30/04/2022)
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[hal-02291431] La pratique du Sport à NANCY sous l'Occupation de 1940 à 1944(30/04/2022)
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[dumas-01101587] Logique, raisonnement et rationalité : le problème de la normativité chez Kant, Frege et la philosophie de la logique contemporaine(29/04/2022)
La motivation centrale de ce travail est d’essayer de comprendre l’énoncé suivant : "La logique est la science du raisonnement correcte". Cette affirmation, d’apparence simple, a traversé l’histoire de la philosophie et continue encore aujourd’hui. L’idée exprimée par cet énoncé a eu un rôle central dans le développement de la philosophie occidentale, et particulièrement, aux origines de la philosophie analytique, avec Frege, et encore avant, avec Kant. Son contenu, dépend d’au moins trois variables : le contexte philosophique, l’état de développement théorique de la théorie logique et le contenu du concept raisonnement. C’est-à-dire que, pour comprendre, d’un point de vue philosophique, l’affirmation considérée, il faut prendre en compte, au moins, ces trois aspects. Nous nous réfèrerons à la discussion sur l’idée selon laquelle la logique est la science du raisonnement comme la problématique sur la normativité logique. Dans ce travail, nous analyserons cette problématique à la lumière des considérations précédentes, tout en nous focalisant sur le problème à travers trois contextes philosophiques différents : la philosophie de Kant, la philosophie de Frege et la philosophie analytique contemporaine.
[dumas-00909894] L'axiomatique dans les preuves d'existence d'un équilibre général, chez Arrow et Debreu(29/04/2022)
Ce travail s'attache à montrer que les années 1940 et 1950 témoignent d'une révolution épistémologique profonde en économie, au moins aussi importante que la "révolution keynésienne". Cette révolution a conduit à l'émergence d'un style de pensée axiomatique. L'intégration de la méthode axiomatique en économie conduit à séparer la structure logique de la théorie de ses interprétations possibles, la monographie de Debreu (1959) constituant le modèle canonique de cette séparation pour la discipline économique. À partir de cette séparation, deux points de vue différents émergent au sein des modèles d'équilibre général : un point de vue économique et un point de vue axiomatique (ou mathématique). À chacun de ces points de vue est liée une logique de développement qui lui est propre. La logique de développement axiomatique pousse à réduire le nombre d'hypothèses ou, du moins, à les affaiblir, afin de proposer des théorèmes les plus généraux possibles. La logique de développement économique, quant à elle, conduit à rechercher des hypothèses réalistes renforçant la pertinence économique du modèle. Cette double logique conduit à une tension permanente dans l'activité théorique de l'économiste. En effet, la généralisation mathématique des théorèmes conduit, dans certains cas, à des interprétations peu conformes avec l'intuition économique ou bien peut contribuer à obscurcir leur signification économique. On perd en compréhension ce que l'on gagne en extension. L'exemple de l'article de 1954 de Kenneth Arrow et Gérard Debreu permet d'illustrer cette tension essentielle du style de pensée axiomatique en économie.
[dumas-01416186] Marie Curie et son engagement pendant la Grande Guerre(28/04/2022)
Ce mémoire étudie l'action de Marie Curie pendant et à l’issue de la Grande Guerre.
[dumas-01416345] L’Hygiène de Galien : à propos de la traduction en anglais moderne, son actualité gérontologique(28/04/2022)
En 1951, le Docteur Sidney Licht fait publier la première traduction en langue moderne de l’<i>Hygiène</i> (<i>De sanitate tuenda</i> libri VI) rédigé par Galien entre 175 et 190 de notre ère. C’est le docteur Robert Montraville Green, professeur d’anatomie à la Harvard Medical School et gynécologue-obstétricien à la retraite, ayant été formé aux Classiques à la Boston Latin School, qui est chargé de cette traduction. L’historien de la médecine Henry Ernest Sigerist en écrit l’introduction. Ce premier volume s’inscrit dans un programme plus vaste prévoyant la traduction en anglais de vingt autres textes de Galien, qui ne seront pas publiés. Malgré ses limites, cette traduction reste à l’heure actuelle la seule permettant aux non hellénistes et non latinistes d’approcher la pensée de Galien sur les mesures à prendre pour conserver la santé tout au long de la vie et ainsi permettre à chacun de vieillir confortablement. À la lecture de cette oeuvre, on mesure la finesse d’observation et l’actualité de ce grand médecin de l’Antiquité ; la gérontologie moderne, apparue à la fin du XIXe siècle avec l’accroissement de la longévité, a corroboré les observations qu’il avait déjà faites il y a près de deux mille ans.
[dumas-01438814] Le professeur Jean-Martin Charcot : sur sa vie et son œuvre au regard des biographies et des titres de la grande presse française à la suite de son décès en août 1893(28/04/2022)
Nous souhaitions, en envisageant ce mémoire, présenter un résumé de la vie et de l’oeuvre du professeur Jean-Martin Charcot premier titulaire d’une chaire de « Clinique des maladies du Système Nerveux » (Neurologie), en relisant quelques biographies, articles et thèses, dont il a fait l’objet. Au-delà des références liées à l’Histoire de la médecine notre souhait était aussi de commenter, sous une forme interrogative, les articles de la presse parisienne au jour et aux lendemains des obsèques du « Maître » pour tenter de considérer la continuité de l’intérêt, ou non, qu’elle portait au personnage de son vivant. Cette presse du 19e siècle qui orchestrait les « bruits » de son époque et qui faisait aussi rapidement les gloires qu’elle les défaisait. Qu’en est-il de la représentation de la vie et de l’oeuvre du professeur Jean-Martin Charcot ? Entre l’hagiographie, le regard « orienté » de ses contemporains et la pitance quotidienne d’une presse opportuniste, nous avons essayé, très modestement et partiellement, de résumer ce que nous apportent certains éléments archivés à ce jour sur la vie d’un homme et sur un destin édifié au fil d’événements parfois fortuits, souvent bien construits, toujours volontaires, destin tout autant fait d’une pugnacité et d’une perspicacité scientifique aiguisée et exemplaire.
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-> TELRepository for the archiving of Ph.D theses (Thèses En Ligne) Last Ph.D. submitted[tel-02505814] Des géométries étatsuniennes à partir de l'étude de l'American Mathematical Society : 1888-1920(26/06/2022)
En 1888, trois étudiants créent une société mathématique à New York. Six années plus tard, cette société devient nationale et est renommée l’American Mathematical Society (AMS). En 1920, elle regroupe des centaines de membres, publie de nombreux articles et recensions et organise régulièrement des réunions mathématiques dans le pays. Cette thèse propose une histoire sociale de la Géométrie à partir de l’étude des publications parues dans les journaux de l’AMS jusqu’en 1920. Elle a pour objet de répondre à deux problématiques principales : comment s’organisent et se distribuent les activités de Géométrie en lien avec la Société et quels transferts de connaissances géométriques sont mis en place depuis ou vers les États-Unis d’Amérique ? Après avoir déterminé ce que la catégorie de Géométrie signifiait pour les responsables de plusieurs répertoires de classements mathématiques, j’analyserai les formations reçues et les enseignements donnés par des membres de l’AMS, les recensions publiées dans son Bulletin et les rencontres mathématiques tenues en son cadre. Les descriptions des activités géométriques portées par l’AMS, ainsi que du contexte dans lesquelles elles s’inscrivent, permettront alors d’établir une cartographie de la Géométrie. Nous verrons qu’elle se caractérise de plusieurs façons, tant d’un point de vue disciplinaire que sociologique. Je propose aussi de déterminer les personnes dominantes pour la Géométrie, dans le cadre de la Société. Plus précisément, il s’agira de comprendre qui détient le plus de pouvoir, scientifique et institutionnel, selon les différentes formes qu’il peut prendre à l’AMS. Parmi les acteurs ainsi mis en lumière, trois d’entre eux (V. Snyder, L. P. Eisenhart et E. J. Wilczynski) feront l’objet d’études spécifiques. Cela permettra de traiter à l’échelle individuelle les deux problématiques jusqu’alors envisagées à l’échelle d’une institution. Pour les deux premiers cas, nous nous demanderons quels résultats mathématiques non étatsuniens sont réutilisés dans leurs travaux, tandis que le troisième cas nous permettra de comprendre comment ses recherches sont diffusées à l’étranger.
[tel-00978508] L'image de l'activité scientifique au travers de l'histoire de la dioptrique : élaboration et expérimentation d'une séquence d'enseignement pour la classe de seconde; rapport des enseignants tunisiens à l'enseignement des sciences et à l'innovation(26/06/2022)
Ancré dans la didactique curriculaire et dans le champ de recherche essentiellement développé dans les pays anglo-saxons désigné par l’acronyme NoS (Nature of Science), ce travail examine la possibilité d’introduire l’histoire des sciences dans les cours de physique de l'enseignement secondaire tunisien afin de modifier l’image de la nature des sciences et de l’activité scientifique des élèves. Ces conditions portent sur la nature de l’innovation à expérimenter en classe et son impact sur les élèves, sur sa généralisabilité et donc sur le rapport à l’enseignement de la physique et à l’innovation des enseignants. Une partie des études théoriques a été consacrée à une revue de la littérature traitant de la culture scientifique (scientific literacy), de la nature des sciences et de l’histoire des sciences dans l’enseignement (NoS), l’autre à l’élaboration d’un cadre de référence épistémologico-historique. Nous y présentons les sciences comme une entreprise humaine réalisée dans un contexte socio-culturel, technique et politique d’une époque donnée et esquissons un panorama de l’histoire de la dioptrique orientée par les objectifs d’apprentissage épistémologique retenus pour la séquence d’enseignement innovante : montrer la diversité des enjeux de la physique et des démarches du physicien. Les études empiriques ont été conduites en Tunisie. Deux séquences d’investigation documentaires ont été expérimentées en classe à un an d’intervalle par le même enseignant auprès de deux groupes d’élèves, le premier de 20, le second de 25. Elles se distinguent par le fait que l’une vise uniquement l’acquisition de savoirs épistémologiques et que l’autre vise aussi l’acquisition de savoirs scientifiques sur la loi de la réfraction. Le suivi de ces ingénieries a été réalisé essentiellement à l’aide de questionnaires ouverts ou fermés. Un film et deux entretiens sous forme de questionnaires les complètent. La transmission de l’innovation pédagogique a été réalisée dans le cadre de la formation continue des enseignants et a donné lieu à une ingénierie qui a touché 50 enseignants du secondaire. Ceux-ci ont eu à réaliser le même travail que les élèves. Trente d’entre eux ont répondu aux mêmes questionnaires que les élèves ainsi qu’à deux autres questionnaires élaborés pour déterminer leur rapport à l’enseignement de la physique et à l’innovation. Les résultats obtenus confirment les hypothèses de recherche à propos de l’existence d’une vision empiriste et réaliste naïve des sciences chez les élèves et enseignants et d’une tendance des enseignants à privilégier les expériences dans l’enseignement de la physique. Ils sont encourageants quant à la possibilité de faire évoluer l’image de la nature de l’activité scientifique des élèves grâce à l’introduction de l’histoire des sciences relativement aux objectifs épistémologiques considérés. Nous terminons par la discussion des apports et limites du travail réalisé et présentons quelques pistes ultérieures de recherche.
[tel-02292687] La méthode transcendentale chez Kant et Cassirer. Application à la théorie quantique(26/06/2022)
Cette thèse traite des philosophies des sciences d'Emmanuel Kant et Ernst Cassirer, et de leur application à l'histoire de la physique, de la mécanique newtonienne à la théorie quantique. La première partie de la thèse (chapitres 1 à 3) analyse l'épistémologie de Kant du point de vue méthodologique, en proposant des représentations graphiques de ses notions principales, selon la conception “trichotomique” kantienne (matière, forme, matière et forme). La seconde partie (ch. 4 à 6) étudie la manière dont Cassirer actualise la « méthode transcendentale » de Kant et l'applique à la mécanique quantique. Après une introduction montrant la difficulté d'appréhender l'œuvre « œcuménique » de Cassirer, le 1er ch. revient sur les notions essentielles de la conception kantienne de la connaissance, et discute leur interprétation cassirérienne. Le 2e ch. traite de la conception kantienne de la science en tant qu'ensemble de connaissances, et montre l'ambivalence de sa méthode (qui représente la forme de la science), à la fois « libre » et « contrainte ». Le 3e ch. analyse la « critique » en tant que méthode de la science, et met au jour le présupposé méthodologique d'unicité du fondement proposé par Kant. Le 4e ch. présente l'épistémologie générale « fonctionnelle » de Cassirer, montre en quoi elle hérite, et s'écarte tout à la fois, de celle de Kant, et propose une conceptualisation à la fois « constitutive » et « régulatrice » de l'a priori cassirérien. Le 5e ch. détaille l'interprétation cassirérienne de la mécanique quantique, selon laquelle le « déterminisme » (c.-à-d. la causalité) y est conservé, et montre sa pertinence (par ex. son interprétation constitutive des relations de Heisenberg) comme sa faiblesse (la généralité excessive de sa thèse). Le 6e ch. fournit une tentative d'application «prospective» (au sens de Friedman) de la conception cassirérienne à l'argument EPR, et conclut à son « utilité négative » vis-à-vis des présupposés de séparabilité, de causalité locale et de complétude d'Einstein.
[tel-02482320] Dag Prawitz's theory of grounds(26/06/2022)
In his recent theory of grounds, Prawitz develops his semantic investigations towards an analysis of origin and nature of the power valid inferences exert on deductive agents, i.e., the power to epistemically compel one to accept the conclusion, if one has accepted the premises. A ground is what one is in possession of when one is justified in asserting a given sentence. Grounds can be built by applying operations that allow to pass from one justification state to another justification state. An inference act consist of an application of an operation on ground for the premises to grounds for the conclusioni. The theory of grounds provides undoubted advancements with respect to Prawitz's previous approach, i.e., proof-theoretic semantics. In particular, it offers a definition of the notion of valid inference by means of which it is possible to make the epistemic power of proofs depend on that of the valid inferences of which proofs are made. But theory of grounds and proof-theoretic semantics also share a problem, for in both of them valid inferences and proofs may be such that it is impossible to recognize that they justify their conclusion. In this work, we develop a formal framework for Prawitz's proposal by introduction a "universe" of grounds and operations on grounds, as well as some formal languages of grounding the terms of which denote grounds and operations on grounds. We will also propose some systems of grounds, through which we prove some relevant properties of the terms of the languages of grounding. Finally, we will deal with two questions concerning languages and systems. First, the one about completeness of intuitionistic logic with respect to the theory of grounds. Second, we analyse the afore-mentioned recognizability problem.
[tel-01926040] Numérique et régime français des savoirs en~action : l'open en sciences. Le cas de la consultation République numérique (2015)(26/06/2022)
Cette recherche prend la forme d’une enquête au sein des milieux de production des savoirs français contemporains et vise à comprendre les différentes significations du terme open en sciences. J’ai considéré le qualificatif open comme une formule. L’analyse de ses traductions en français (ouvert, libre, gratuit), tout autant que des noms qui lui sont associés (science, data, access), constitue le fil directeur de mon étude. Cette enquête, qui a débuté en 2013, s’est surtout centrée sur un évènement particulier, la consultation sur le projet de loi pour une République numérique (septembre octobre 2015), en particulier l’article 9 sur « le libre accès aux publications scientifiques de la recherche publique ». Cette consultation en ligne a donné une envergure nationale et publique aux problématiques d’accès aux savoirs. En tant qu’épreuve de réalité « équipée » d’un dispositif numérique participatif, elle a été l’occasion d’observer presque « en direct » la défense de différentes conceptions de « ce que devrait être » le régime contemporain des savoirs en France. M’inscrivant dans une démarche par théorisation ancrée, j’ai constitué progressivement, à propos de ce moment particulier de cristallisation des débats sur l’open en sciences, un corpus de documents reflétant le déploiement des échanges sur des espaces/dispositifs numériques distincts : site web de la consultation, blogs scientifiques, revues académiques, médias « grand public », rapports. Les mouvements itératifs de cette enquête, alliant méthodes numériques (réalisation d’une cartographie de similarité des votes) et analyse qualitative du corpus, tout autant que les concepts théoriques mobilisés à la croisée entre sciences de l’information et de la communication et sociologie pragmatique de la critique, ont donné lieu à une modélisation. Cette dernière expose les perspectives argumentatives et les stratégies dans l’épreuve mises en oeuvre par diverses parties prenantes pour faire valoir leurs conceptions. Elle montre qu’elles sont sous-tendues par des logiques que j’ai rattachées à des esprits successifs du régime français des savoirs. Par la suite, en passant de la modélisation à une théorisation transposable à d’autres terrains de recherche, je montre comment, derrière les discours sur l’open, la distinction entre deux logiques (technoindustrielle ou processuelle) peut être pertinente pour analyser les reconfigurations actuelles d’autres agencements sociétaux. Les stratégies dans l’épreuve employées lors de la consultation illustrent dans ce sens la coexistence de deux conceptions « numériques » de la démocratie (représentative étendue ou contributive), présentes dans le design même de la plateforme consultative. Dans la dernière partie, je propose d’expliquer les dynamiques de reconfiguration d’un esprit et d’un agencement sociétal dans une interprétation énactive en considérant les couplages permanents entre cognition, actions médiées par les technologies et environnement sociotechnique. L’expérience même du doctorat narrée tout au long de ce récit constitue aussi l’exemple d’un processus d’énaction sur mes propres conceptions de l’open. En ce sens, elle ouvre une piste de réflexion sur la nature située et incarnée de toute production de savoirs, qui n'échappe pas aux limites tout autant qu’aux potentialités de la métacognition.
[tel-03085251] Les cercles de collectionneurs et de numismates dans la région de Pékin durant la première moitié du XIXème siècle : échange des monnaies anciennes, partage des idées et renouveau des études numismatiques(26/06/2022)
La période qui s’étende de la fin du XVIIIe siècle à la première moitié du XIXe constitue un âge d’or de la numismatique chinoise. Suite à l’édition en 1751 du Qinding qianlu, nombreux sont les collectionneurs qui s’intéressent à la monnaie et qui s’engagent dans la publication de catalogues, de monographies ou d’études érudites. Ces publications qui s’inspirent des méthodes appliquées en littérature par le courant d’érudition appelé l’ « Ecole des vérifications et des preuves » (kaozhengxue), entraînent une révolution méthodologique dans les études numismatiques. L’œuvre la plus représentative de cette période est le Guquanhui de Li Zuoxian (1807-1876) publiée en 1864. Cet ouvrage rassemble les collections, ainsi que les idées d’une communauté de passionnés qui correspondaient régulièrement, s’échangeaient des monnaies, estampages ou encore manuscrits et se réunissaient parfois. Mettre en évidence la nature des correspondances entre membres de ce cercle et l’existence d’échanges marchands et amicaux entre passionnés à la capitale permet de comprendre dans quelle mesure les échanges informels ont contribué à l’élaboration de critères d’étude des monnaies et à faire faire un bond qualitatif sans précédent à la numismatique chinoise. Il s’agit de voir quand quelle mesure les réseaux de sociabilité existant entre collectionneurs ont contribué aux progrès significatifs de cette époque, c’est-à-dire de retracer l’apparition d’une exigence de scientificité dans le milieu des collectionneurs privés. Cette recherche questionne aussi l’articulation entre le goût de la collection et la réflexion historique savante.
[tel-03208802] Les normativités des technologies numériques : approche d’une éthique « by design »(26/06/2022)
Nous proposons dans cette recherche Cifre (Convention industrielle de formation par la recherche) de clarifier le particularisme de l’éthique du numérique au travers de deux concepts : l’éthique by design et la normativité des technologies numériques. Nous proposons en effet d’examiner l’émergence et la portée conceptuelle de l’expression d’éthique by design en contexte numérique, à la croisée de plusieurs champs disciplinaires. Cette analyse généalogique nous permet de proposer une typologie de l’éthique by design en fonction de ses rattachements théoriques : entre une éthique de l’intention, anthropocentrée ; une éthique par conception, centrée sur l’objet ; et une éthique de la médiation, centrée sur la relation sujet-objet. Le concept de normativité quant à lui semble pertinent pour comprendre les limites du by design en tant que ce qui se fait et se décide « par conception » et pour éviter tout déterminisme techno-éthique. La normativité est un concept fertile pour penser la tension, issue des médiations techniques, entre l’être normatif des technologies numériques d’une part, et leur devoir-être normatif d’autre part. Comment l’éthique s’articule-t-elle autour de cette normativité des technologies numériques ? En tentant de saisir par quels mécanismes cette puissance normative s’exprime ou s‘invente, nous soulignerons le nécessaire dialectique entre, d’une part, une éthique actuelle et descriptive et, d’autre part, une éthique virtuelle et capacitaire. Cette dernière ouvrira la voie à une réflexion sur l’apport des éthiques du care vis-à-vis du monde numérique au travers du « souci numérique », du « prendre soin numérique » et de « l’encapacitation numérique ».
[tel-00519016] Vers une modélisation plus réaliste de la diffusion d'innovations à l'aide de la simulation multi-agents(26/06/2022)
La diffusion d'innovations est définie comme le processus de communication par lequel une idée, pratique, ou produit perçu comme nouveau se propage dans une population. Une innovation peut être une solution contraceptive, la décontamination de l'eau, ou l'achat de téléphones à l'ergonomie novatrice. Les institutions, tout comme les entreprises, cherchent à comprendre et prévoir le succès ou l'échec d'une innovation; elles espèrent aussi faciliter sa diffusion à moindre coût, notamment en facilitant le bouche à oreille. Une approche de modélisation-simulation permet de mieux comprendre ce processus social et de répondre à ces questions. La simulation multi-agents offre une approche puissante pour modéliser un tel processus social. Toutefois, les modèles actuels simplifient fortement les croyances et informations représentées dans le modèle; ces éléments sont pourtant reconnus comme centraux dans le processus de diffusion, puisqu'ils expliquent le succès ou l'échec de la diffusion, et constituent des variables décisionnelles de l'institution. Afin d'améliorer la descriptivité et l'utilité potentielle d'un modèle de diffusion d'innovations, nous explorons dans cette thèse une représentation des croyances plus réaliste. Le modèle se doit néanmoins de demeurer assez simple pour être paramétré et comparé à des diffusions réelles. Nous proposons de représenter les croyances des adoptants potentiels sous forme de réseaux associatifs, et définissons les mécanismes de manipulation de croyances adaptés. Un protocole d'entretien est proposé, qui rend le modèle paramétrable et validable. Le protocole de communication décrit la recherche et l'émission motivée de ces croyances sur des objets sociaux. L'exploration par simulation des paramètres du modèle permet notamment de mieux comprendre l'importance de la recherche d'information dans la dynamique d'information, et de remettre en cause certaines attentes du marketing viral. Le modèle développé exhibe un gain en descriptivité important, permettant notamment de décrire le marketing évènementiel ou l'échec de la diffusion d'innovation dû à l'incompréhension des messages institutionnels. Comme la plupart des modèles orientés agent, celui-ci s'avère extrêmement sensible à la structure des interactions (``réseau social'') définie dans le modèle. Faute de structure d'interaction réaliste, aucune validation du modèle, ni prédiction sérieuse, ne peuvent être envisagées. Les réseaux sociaux sont généralement considérés comme non collectables à grande échelle. Nous soulignons l'existence de statistiques et d'observations qualitatives sur ces liens, et proposons de formaliser ces connaissances sous forme de réseau bayésiens, ainsi qu'un algorithme générateur de réseaux d'interaction inspiré des théories actuelles sur les processus de sélection sociale. L'utilisabilité de ce générateur est illustrée par la génération d'un réseau d'interaction pour le Kenya rural, dans lequel est représentée la structure familiale, les liens entre collègues et amis, dans un environnement spatialisé. Ce générateur ouvre la voie à l'utilisation de réseaux d'interactions plus plausibles, susceptibles d'améliorer la descriptivité des modèles de phénomènes sociaux, diffusion d'innovations incluse.
[tel-01875984] Instruments, pratiques et enjeux d'une recherche numériquement équipée en sciences humaines et sociales(26/06/2022)
Progressivement, les technologies numériques prennent une place plus importante dans la recherche sur les phénomènes socioculturels. Des projets d’équipement se développent dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales (SHS) et des mouvements prônant une révolution instrumentale se multiplient. Cette thèse en sciences de l’information et de la communication propose d’interroger l’avènement d’une recherche « numériquement équipée » en SHS à partir d’une réflexion générale sur les liens entre sciences, technique et écriture. Quels sont les enjeux épistémologiques, mais aussi politiques, sous-jacents à ces logiques d’instrumentation numérique en tant qu’elles instituent de nouvelles techniques d’écriture au cœur des pratiques de recherche ? Le mémoire présente un parcours en trois grandes parties. La première partie inscrit la recherche dans une pensée des rapports fondamentaux entre instruments techniques et connaissance scientifique. Il s’agit également de reconnaître les spécificités d’une approche « communicationnelle » de l’instrumentation scientifique, et en particulier de l’instrumentation numérique. La deuxième partie propose une exploration critique des discours d’escorte qui accompagnent ces transformations en s’appuyant sur les projets émanant de deux courants majeurs du domaine de la recherche numériquement équipée en SHS : les « humanités numériques » et les « méthodes numériques ». Quelles sont les promesses portées par ces mouvements ? Quels imaginaires, quelles représentations de la science et du numérique ces projets de « renouvellement » de la recherche par le numérique abritent-ils, mais aussi à quels « obstacles » se heurtent-ils ? À partir de la théorie des médias informatisés et de l’écriture numérique, et sur la base d’une démarche d’analyse techno-sémiotique, la troisième partie interroge les formes et les pouvoirs de la médiation instrumentale numérique. Sur un plan morphologique et praxéologique, en quoi consiste la conception et la mise en œuvre de tels instruments ? Sur un plan plus politique, quels sont les effets « normatifs » de ces dispositifs instrumentaux sur l’épistémologie des disciplines qui s’en saisissent ?
[tel-01960545] Explorer, visualiser, décider : un paradigme méthodologique pour la production de connaissances à partir des big data(26/06/2022)
L'enjeu de cette thèse de philosophie des sciences était de répondre à un problème pratique, qui s'est présenté à moi alors que je travaillais comme analyste sur des données massives chez un éditeur de logiciel : comment produire des connaissances valides en manipulant de grandes masses de données que je n'ai pas constituées et qui ne sont pas le fruit d'une méthode scientifique reconnue ? En m'appuyant sur mon expérience de terrain, je propose un paradigme méthodologique pour la construction, l'exploration et l'interprétation des données massives. Par paradigme méthodologique, on entend un cadre théorique et pratique qui fournit autant de clés pour développer une méthode adaptée aux données et au projet épistémique envisagés. En faisant la part du mythe des big data et des pratiques effectives, je montre comment les données numériques, toujours déjà manipulables, sont construites techniquement et épistémologiquement à partir des traces laissées par les individus et leurs médiations sur les supports informatiques. Cette construction s'appuie sur une logique de constitution qui requiert un cadre interprétatif et une continuité épistémique entre la donnée et les connaissances que l'on cherche à produire. Les sciences de la culture fournissent ainsi un cadre nécessaire, mais pas suffisant, à assurer cette continuité. Le calcul, incarné par les sciences des données et l'intelligence artificielle, actualise et instrumente cette continuité au prix du renoncement à s'envisager comme fin en soi. Ni le cadre théorique, ni le calcul, ne suffisent toutefois à rendre intelligibles les connaissances ainsi produites : c'est la médiation de l'interprétation, du récit et de la conception logicielle (ou design) qui matérialise, donne à voir et contextualise les connaissances ainsi produites. Ces dernières, enfin, ne sont pas légitimées par leur pur caractère véridictionnel, mais par leur capacité à proposer ou faciliter des décisions d'action, bien souvent en entreprise, elles-mêmes productrices de nouvelles traces numériques manipulables.
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